Le dessin à 2 mains
Les recherches

Janvier 2011

LE PROLOGUE

À l’origine de ce projet, je participe à un spectacle vivant(1) où je me dessine sur le haut du corps en alternant main droite et main gauche. Suite à cette expérience, je décide d’utiliser mes deux mains simultanément et d’explorer la dissociation gestuelle.

(1) L’évolution de ma pratique passe aussi à travers des collaborations : Camila Eslava (artiste plasticienne) avec un projet d’expérimentation à quatre mains ; Janyce Michellod (chorégraphe-danseuse) et Frédéric Debraine (contrebassiste) sur des dialogues improvisés entre nos pratiques artistiques dans le cadre de spectacles vivants.

PHASE 1 : depuis 2011

LE VOCABULAIRE

EXPLORER UN LANGAGE DISSOCIATIF

Je développe mon vocabulaire formel qui s’avère être très géométrique — cercle, carré, triangle. Je travaille des mouvements dissociatifs pour les automatiser(2). C’est une période d’expérimentation sur table et sur petits formats (A2 et raisin).

En parallèle, je m’intéresse à la plasticité du cerveau. J’apprends avec quel naturel notre cerveau est capable de s’adapter et de se (re)modeler en fonction des stimuli qu’il reçoit et de l’environnement qu’il côtoie.

(2) Une fois acquis, l’automatisme présente bien des avantages : moindre coût énergétique, reproductibilité de la configuration du geste, indépendance vis-à-vis des perturbations issues du milieu environnant, contrôle par une attention diffuse. (Mouvement et cerveau de Christian Collet)

PHASE 2 : depuis 2014

MOUVEMENT
& RYTHME

DÉPLOYER DES GESTUELLES ET AMPLIFIER L’ÉCOUTE

Je travaille à la verticale sur des grands formats (jusqu’à 2x4m). J’apprends à écrire de ma main non dominante pour me donner une motricité fine plus précise et endurante. Je complexifie mes mouvements dissociatifs et je fuis les zones de confort pour m’adapter toujours plus vite aux nouvelles demandes.

Je développe une gestuelle ample et rythmée par un travail au métronome. J’explore les sons produits par les tracés en fonction de la pression et de la vitesse des marqueurs sur le papier. Mon dessin devient une pratique performative qui se regarde et qui s’écoute.

étape 1 : la dissociation

étape 2 : le rythme

étape 3 : le rythme (suite)

étape 4 : la pression (en cours)

PHASE 3 : depuis 2016

LES GAMMES
& LES PARTITIONS

PARTAGER L’EXPÉRIENCE VÉCUE

Je développe un système de notation et j’écris mes premières gammes et partitions(3) pour communiquer mon expérience par un procédé autre que l’expérience elle-même. Ces partitions rendent visibles mon processus créatif et lancent des passerelles vers l’autre, surmontant les barrières même culturelles et linguistiques.

Dans le même temps, je continue le travail en improvisation(4) pour repousser encore mes limites et stimuler mes capacités créatrices.

(3) Une partition représente, de façon symbolique, un processus qui se déroule dans le temps.

(4) L’improvisation exige une capacité de réaction dans l’instant. Lorsque nous improvisons, toute notre attention est fermement enracinée dans l’« ici et maintenant ».